Endométriose : symptômes, causes et traitements

L’endométriose est une maladie chronique gynécologique fréquente, source de douleurs invalidantes et parfois d’infertilité. Découvrez les causes, les symptômes et les solutions pour un diagnostic précoce et une prise en charge adaptée.
Qu'est-ce que l’endométriose ?
L’endométriose est une maladie gynécologique chronique qui touche environ 1 femme sur 10 en âge de procréer. Elle se caractérise par la présence anormale de tissu semblable à la muqueuse utérine (endomètre) en dehors de l’utérus.
Ce tissu, même s'il est en dehors de sa zone normale, réagit aux cycles menstruels. Cela entraîne une inflammation chronique, des douleurs pelviennes intenses, et parfois des adhérences, des kystes, voire de l’infertilité.
La maladie peut toucher différents organes de la cavité pelvienne : ovaires, trompes, rectum ou la vessie. L'endométriose pelvienne profonde et l'endométriose superficielle (située sur la surface du péritoine) sont les deux formes principales. L'évolution est hormonodépendante : les symptômes diminuent après la ménopause.
Les causes de l’endométriose
Les causes précises restent floues, mais plusieurs facteurs sont suspectés :
- Rétrograde menstruelle : reflux de sang menstruel via les trompes dans la cavité pelvienne.
- Facteurs hormonaux : suractivation des oestrogènes.
- Prédisposition génétique : cas familiaux.
- Anomalies anatomiques de l’utérus ou du col.
- Dérèglement immunitaire : mauvaise élimination des cellules anormales.
Certaines femmes sont plus à risque : cycles courts (<27 jours), règles abondantes, pas d'enfant, antécédents familiaux.
Les symptômes de l’endométriose
L’endométriose est une pathologie aux symptômes variables et souvent trompeurs. Voici les plus courants :
- Douleurs pelviennes chroniques, surtout avant et pendant les règles.
- Douleurs lors des rapports sexuels (dyspareunie).
- Douleurs en urinant ou en allant à la selle, parfois avec du sang.
- Syndrome de l'intestin irritable (ballonnements, constipation, diarrhée).
- Fatigue chronique.
- Difficultés à concevoir un enfant.
Les douleurs liées à l'endométriose peuvent être très invalidantes. Elles interfèrent avec la vie professionnelle, familiale, sexuelle et sociale. L’endométriose est ainsi souvent associée à l’anxiété, l’isolement ou la dépression.
Endométriose et infertilité
Environ 30 à 40 % des femmes atteintes d'endométriose souffrent d’infertilité. Toutefois, la gravité des douleurs ne reflète pas toujours l’impact sur la fertilité. Les problèmes de conception sont souvent liés à la localisation des lésions.
La prise en charge de l’infertilité peut inclure des traitements médicaux ou la procréation médicalement assistée (stimulation ovarienne, FIV).
Grossesse et endométriose
Il est possible de tomber enceinte en étant atteint d’endométriose. Cependant, un suivi spécifique est souvent requis. En général, les symptômes diminuent durant la grossesse (arrêt des règles), mais peuvent réapparaître après l’accouchement.
Le diagnostic de l’endométriose
Le diagnostic de l’endométriose reste complexe : certaines femmes sont asymptomatiques, d'autres ont de fortes douleurs. Les médecins s'appuient sur :
- Examen clinique gynécologique
- Échographie pelvienne : bonne première approche pour repérer des kystes ovariens.
- IRM pelvienne endométriose : plus précise pour visualiser les lésions profondes ou multiples.
- Tests salivaires endométriose (Ziwig Endotest®) : innovant et non invasif. Il peut poser un diagnostic en 10 jours.
Ces examens sont essentiels pour poser un diagnostic précis et adapter le traitement de l’endométriose.
Traitements contre l’endométriose
Il n’existe pas de traitement visant à faire disparaître l’endométriose, cependant, il en existe plusieurs pour diminuer l’intensité de ces symptômes. La prise en charge vise à :
- Réduire les douleurs
- Stopper l’évolution des lésions
- Améliorer la fertilité si besoin
- Réduire l’impact sur la qualité de vie
Traitement hormonal
Il vise à supprimer les règles, afin d'éviter la stimulation hormonale des lésions.
- 1re intention : pilule oestroprogestative en continu ou stérilet au lévonorgestrel.
- 2e intention : microprogestatifs, implants, injections retard.
- 3e intention : agonistes de la GnRH (traitement lourd, réservé aux cas graves).
Traitement antalgique
Pour atténuer les douleurs liées à l’inflammation chronique :
- Paracétamol
- Anti inflammatoires non stéroïdiens (AINS)
- Antalgiques opioïdes si besoin
- Antidépresseurs ou antiépileptiques à visée antalgique
Un suivi par un centre antidouleur peut être recommandé.
Traitements alternatifs
Les approches non médicamenteuses peuvent compléter la prise en charge :
- Acupuncture, ostéopathie, yoga, hypnose
- Adaptation du régime alimentaire
- Activité physique régulière
Ces méthodes permettent souvent une amélioration du bien-être global.
Interventions chirurgicales
La chirurgie est envisagée si :
- Les douleurs persistent malgré le traitement.
- La fertilité est affectée et une grossesse est souhaitée.
- Les lésions sont trop importantes ou envahissent d’autres organes.
L’intervention peut consister en l’excision ou l’ablation des tissus endométriosiques.
Le rôle des autorités de santé
En France, l’endométriose est enfin reconnue comme maladie gynécologique majeure. Des centres experts ont été créés pour améliorer le diagnostic de l’endométriose et coordonner les soins.
L’objectif est une prise en charge rapide, pluridisciplinaire et centrée sur la patiente.
En conclusion
L’endométriose est une maladie chronique et complexe qui affecte des millions de femmes. Bien qu'elle ne soit pas mortelle, elle peut être très invalidante. Ce caractère invalidant s’explique principalement par les douleurs pelviennes qu’elle peut entraîner.
Un diagnostic précoce, par exemple par IRM ou par tests salivaires, permet d’identifier rapidement la maladie et de mettre en place un traitement adapté. Cela contribue à un meilleur soulagement des symptômes et à une amélioration de la qualité de vie.
La lutte contre cette maladie gynécologique passe aussi par une meilleure information du public et une vigilance des professionnels de santé.
Les femmes atteintes doivent être soutenues, écoutées et orientées vers les bonnes ressources pour une vie plus sereine malgré la maladie.
Il faut garder à l'esprit que l’existence de règles douloureuses à l'adolescence, après la puberté, peut être le premier symptôme d'une endométriose et n’est jamais anecdotique.

Charlotte, Docteur en pharmacie
Les sciences m'ont guidée tout au long de mon parcours profesionnel. Elles m'ont toujours intéressée,surtout la chimie. La pharmacie m'a plus par sa diversité et la complétude des domaines abordés et son application directeà l'humain. A la suite de mon doctorat, j'ai travaillé 5 ans en laboratoire puis comme responsable de parapharmacies. J'aime ce travail car on touche à plein d'activité différentes : la gestion commerciale, les achats, le management des équipes et évidemment un contract direct et concret avec les patients. Aujourd'hui, je suis responsable de la Parapharmacie Atida à Montrabé. J'y rencontre les gens, je les conseille et chaque échange est intéressant et riche : j'apprends beaucoup de mes patients.